En accumulant une quinzaine d’années d’études musicales et de prestations artistiques, j’ai découvert et développé pas mal d’outils pour gérer mon anxiété. J’ai appris à structurer ma vie, à épurer et organiser mes espaces de travail, à canaliser mon trop-plein d’énergie dans l’exercice physique et toutes sortes d’autres petits trucs dont j’ai déjà parlé dans mes billets.
J’ai une liste longue comme le bras d’actions concrètes et positives qui m’aident à diminuer mon stress parce qu’elles me font sentir en contrôle de la situation. Cependant, j’ai eu beau tout mettre en pratique, ces derniers temps mon anxiété devenait toujours de plus en plus présente. Manque de concentration, palpitations, estomac serré, émotions à fleur de peau, migraines, insomnie... Tout y était.
C'est effrayant de perdre ses moyens comme ça, on se sent comme dépossédé de soi.
Grâce à quelques conversations avec Marie-Ève Scarfone, la coach principale de l’Atelier lyrique, et une bonne introspection, j’ai réalisé que mes outils de gestion du stress étaient devenus une nouvelle forme d’évitement ou de procrastination.
Je prenais soin des symptômes de mon stress au lieu de m’attaquer à la cause. Je mettais tellement d’énergie à rétablir mes aptitudes physiques et cognitives que je n’avais plus de temps pour faire le travail que je redoute de faire, ce qui empirait mon état anxieux.
Je ne peux pas toujours attendre d’avoir fait une bonne nuit de sommeil, mon entrainement, ma méditation, mon ménage et ma cuisine avant de m’attaquer à mon travail. Parfois, la vie est un peu un bordel, et c’est correct aussi.
Je suis fière que ma procrastination ait au moins un impact positif sur ma santé parce que j’ai remplacé les activités nocives par des activités nourrissantes. Le problème c'est que la vrai source de mon anxiété c’est le travail qui s’accumule, et les défis artistiques que j'ai choisi de relevé. Même si c’est inconfortable, je dois simplement m’asseoir et m’y mettre.
Ma nouvelle résolution c'est de me présenter à la Place-des-arts tôt le matin même si je n'ai pas de répétition, et de me mettre en action malgré la fatigue ou la peur. Si ça veut dire sauter un entrainement ou laisser trainer mes choses jusqu'au soir, ce sera ça pour le moment.
J’arrête d’avoir peur de la peur. Elle et moi, on a un bout de chemin à faire ensemble.